Vieille elle était devenue, et tranquillement elle est passée… À demi affalé contre son comptoir, l’attend l’épicier de l’au-delà qui, avant son passage pour l’éternité, dresse le recensement des êtres vivants que durant sa vie, volontairement ou accidentellement, elle a tués. Commence une longue liste cocasse et « alphabêtement » chronologique depuis les cent soixante-sept abeilles, quatre cent trente-quatre araignées, mouches, moucherons et autres cancrelats jusqu’aux vers de terre. L’inventaire fini, le surprenant contrôleur bafouilleur lui remet, dans une lourde charrette aux roues voilées, la boîte contenant les débris de ses méfaits.
Le lecteur ne peut rester indifférent au plaisir qu’a l’auteur à jongler avec les mots. Dans un style enlevé, à la fois poétique et plein d’humour, elle réussit à évoquer la fragilité de la vie et la peur d’être confronté à la mort à travers deux personnages : la vieille dame pleine de quiétude et le contrôleur loufoque si joliment décrit. Pour amateur de récit décalé.