Né en Ouganda, « la perle noire de l’Afrique », il n’a qu’un seul rêve : voler. Très jeune, il s’engage dans l’armée de l’air ougandaise et suit une formation de pilote à Athènes. Mais l’Histoire le rattrape : en 1971, Idi Amin met son pays à feu et à sang pendant huit ans, renverse l’autorité en place, prend le pouvoir et instaure la terreur. Par crainte du nouveau régime, il fuit l’armée, mais voudrait revenir en Afrique faire ce qu’il aime. Ce retour n’est que le début du long calvaire d’un homme en permanence contraint à l’exil. Jeune écrivain et poète suédois né en 1979 d’une mère suédoise, Johannes Anyuru raconte le parcours chaotique, presque miraculeux, de son père, survivant des « champs de la mort ». À travers ses yeux, on emprunte – par bribes, avec des retours en arrière – l’itinéraire d’un homme obsédé, torturé par ses souvenirs et pris au piège d’une Afrique empêtrée dans les conflits ethniques et une violence omniprésente. Entre interrogatoires musclés, déportation dans des camps et migration forcée, le lecteur est emporté dans le récit, kafkaïen et poétique, d’une vie qui ressemble à un voyage en pleine tempête. (G.B. et C.Bl.)
Du paradis souffle une tempête
ANYURU Johannes