Une belle fraternité unit les quelques hommes qui vivent de la pêche, dans ce fjord du nord de l’Islande. Orphelin très jeune, Halldor apprend tout de son oncle : le vent, la mer, les poissons, les lignes et les bateaux. Les jours se suivent et pourraient se ressembler, mais de petits riens font la différence pour celui qui sait voir et qui sait raconter.
Halldor écrit dans son journal, qu’il commence toujours par la météo qui décide de tout. Trop de vent ou pas assez, trop de mer ou trop de brouillard… et les hommes sont bloqués. Avec un style et une langue très simples, Bergsveinn Birgisson (La lettre à Helga, Les Notes décembre 2013) évoque avec poésie les couleurs du ciel, la lumière qui transforme les montagnes et les rochers. De nouveau, philosophie et humour agrémentent cette peinture de la vie quotidienne si rude. Il ne se passe jamais rien, semble-t-il, mais l’arrivée d’une aide-ménagère émoustille le pêcheur et il voit là une respiration nouvelle. Son vieil ami et confident, infirme, lui insuffle l’énergie nécessaire pour secouer toute sa souffrance accumulée et refoulée qui le paralyse depuis si longtemps. Une ode charnelle, envoûtante, à l’amour, la nature et la vie. (M.-P.R. et A.C.)