Duel

S’il se fait vite des amis, le lieutenant Féraud, brillant, bretteur, buveur et amateur de belles filles, se fait aussi rapidement des ennemis. A la moindre parole malheureuse, il faut laver l’honneur dans le sang. Mais Napoléon veut préserver ses officiers et proscrit le duel. Le lieutenant d’Hubert reçoit mission de ramener le fier homme à la garnison pour qu’il soit mis aux arrêts. Il le débusque dans le salon de l’éblouissante Madame de Lionne. Se laissant d’abord faire, Féraud le provoque au sabre. C’est le début d’une série de combats qui durera plus de vingt ans entre les inséparables ennemis.  Tiré d’une nouvelle de Conrad, le scénario montre l’étrange relation naissant entre deux personnages que tout oppose. Le calme, le sens du devoir et l’aisance du second contrastent avec l’extravagance et le dénuement du premier. Ils trouvent dans cette opposition comme une soif irrésistible de s’affronter, à chaque occasion que leur donnent des carrières remplies et de multiples rencontres. Très précis et descriptif dans les scènes de batailles, le dessin montre avec une pointe d’humour les personnages féminins. Le sang des duels teinte parfois de rouge les belles images noires. (P.P. et E.B.)