1844. AprĂšs dix ans de rĂ©ussite thĂ©Ăątrale, l’ambitieux Alexandre Dumas est Ă la recherche d’un second souffle. Les MystĂšres de Paris quâEugĂšne Sue vient de publier avec succĂšs en feuilleton lui offrent une nouvelle perspective. Avec un sens accompli de la mise en scĂšne, une verve de dialoguiste inimitable et la prĂ©cieuse collaboration (sources, plan, voire pages dĂ©jĂ rĂ©digĂ©es) de Maquet, il fait beaucoup mieux en Ă©crivant Les Trois mousquetaires. Ce coup dâessai, un coup de maĂźtre, lui vaut lâimmortalitĂ©. Car dâArtagnan, toujours vivant aujourdâhui, câest Dumas ! Et les romans historiques quâil vilipendait auparavant pour « leur gaspillage de pourpoints, poulaines, dagues et autres mousquets » lui apporteront dĂšs lors les moyens financiers mirifiques quâexige son mode de vie somptuaire.
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Simone BertiĂšre connaĂźt son sujet (cf. Mazarin : le maĂźtre du jeu, NB octobre 2007) et le traite avec Ă©rudition. Non sans quelques longueurs toutefois, comme la trilogie des Mousquetaires dont lâintĂ©rĂȘt se dĂ©lite Ă la longue, concĂšde-t-elle dans lâanalyse fouillĂ©e quâelle en fait. Sa « biographie partielle et ciblĂ©e », davantage centrĂ©e sur lâart de lâĂ©crivain et sa vie publique que sur sa vie privĂ©e, force la sympathie pour lâhomme.