Sarah et Emily ne seront pas heureuses. Elles ont neuf et quatre ans quand leurs parents divorcent. Et suivre de ville en ville une mère fantasque, toujours persuadée que ce sera mieux ailleurs, n’est pas de tout repos pour elles. Sarah, la plus jolie, épouse tôt un parti flatteur ; Emily, plus intellectuelle, titulaire d’une bourse, entre à l’université. Leur vie semble stabilisée. Pourtant, très vite, cette façade se lézarde. Sarah noie le fiasco de son mariage dans l’alcool tandis qu’Emily accumule des liaisons sans avenir… Tout cela sous le regard béat et aviné de leur mère.
Pour rendre compte de la décomposition de ses personnages, Richard Yates se contente d’aligner superficiellement leurs faits et gestes. La vacuité de leur existence n’en est que plus criante. Aucun moment d’émotion dans ce portrait navrant d’une famille de la classe moyenne américaine d’après guerre. L’écriture plate et répétitive augmente l’ennui de cette histoire placée sous les seuls signes de l’alcool, du sexe et du vide…