En 2006, après dix ans à Paris, Martin, danseur et chorégraphe, retourne dans son village de Slovaquie pour revoir sa famille et son grand-père mourant. Pour leur cacher son homosexualité, il demande à Gabriela, une amie de jeunesse, de l’accompagner… Il découvre un pays transformé. Les hommes de la génération de ses parents, déçus par un régime communiste qui n’a pas tenu ses promesses, se sentent inadaptés au système capitaliste dont ils ne connaissent que le chômage et les petits boulots. Ils noient leur résignation dans l’alcool. Seules les femmes restent dignes et courageuses, affrontant les difficultés en s’appuyant sur les valeurs traditionnelles. Andrea Salajova, slovaque, vit à Paris. Ce premier roman brosse un tableau sociopolitique de la Slovaquie, depuis l’Europe nazie jusqu’à l’après-guerre froide, en passant par quarante ans de socialisme totalitaire. Le récit de la démarche de ce trentenaire qui ne sait plus trop où est son avenir est bien mené. Après l’échec de la révolution prolétarienne et l’avènement d’un libéralisme impitoyable, les gens ordinaires ont l’impression d’être toujours les dindons de la farce. Leur défaitisme est décrit avec lucidité et compassion. La fine analyse psychologique du héros permet de cerner la mélancolie slave. Bien écrit et souvent poignant. (F.G. et D.A.)
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SALAJOVA Andrea