Le jeune Kwasi Edward Michael Dankwa a une enfance ballottée entre le Ghana et le Botswana. C’est au Ghana qu’il est mis en pension dans les montagnes et tombe amoureux de la très jeune Céleste dont la tante – personnage ambigu – se noie de façon mystérieuse. À la suite de ce drame, Kwasi se voit obligé d’abandonner ses études et de s’établir à Accra où il gagne sa vie en peignant des enseignes. Miné par un sentiment de culpabilité, le héros décide alors de quitter son pays natal et suit la filière africaine jusqu’à Paris où il se trouve confronté aux difficultés des immigrés clandestins.
Le poète sud-africain Adam Schwartzman trace, dans ce premier roman attachant, le beau portrait d’un jeune homme silencieux, incompris, dont le meilleur moyen d’expression reste la peinture. Ses différents voyages à travers l’Afrique sont l’occasion de descriptions magnifiques des paysages, de la végétation et des Africains, de leurs liens humains et de leurs traditions. Le plongeon intéressant dans le monde parisien des sans-papiers paraît un peu artificiel, mais ce livre, où la poésie a toute sa place, est servi par une belle écriture changeant habilement de rythme selon les épisodes.