Le narrateur, rongé de remords, vient d’enterrer sa mère qui repose auprès de son mari. Il se souvient de ses années d’enfance et de la décision de son père, contre l’avis de la famille, de l’envoyer dans un collège militaire. À onze ans, il quitte les siens et découvre l’enfer d’une école où le mépris, l’humiliation et l’abus de pouvoir sont le lot quotidien. Abasourdi par tant d’absurdité, il vit replié sur lui-même sans comprendre le châtiment auquel son père l’a soumis. L’auteur mexicain, salué par les critiques, délaisse la provocation, la délinquance et le sexe, et propose un récit intimiste en partie autobiographique. Ce que Guillermo Fadanelli décrit avec intensité, c’est la tension familiale sous-jacente qui fait des ravages encore plus profonds que l’oppression permanente des éducateurs. Le style précis, l’écriture violente teintée de cynisme, rappellent Un scorpion en février (NB mars 2006). Ce roman au ton plus personnel lui permet de poser un regard ironique sur la vie et sur les relations entre les hommes.
Éduquer les taupes
FADANELLI Guillermo