Un jeune garçon vient visiter, en prison, son père, Andy la Débrouille. À cette occasion, toute sa vie revient à la surface. Sa mère décédée, la cérémonie d’obsèques déprimante, les efforts un peu maladroits du père pour l’entourer de son affection bourrue, puis les escapades à la piscine en esquivant la caisse. Peu à peu, les liens se tissent avec un voyage vers El Paso, entrecoupé d’une escale au parc des dinosaures. Mais le rendez-vous avec le bookmaker qui devait de l’argent à Andy tourne au vinaigre. Des coups sont échangés. C’est la fuite, la prison.
Agréablement aquarellé dans des teintes de brique et de sable, un peu flou, le dessin à la mine grasse stimule l’imagination du lecteur dans l’évocation des sentiments contrastés animant les personnages et crée une certaine empathie à leur égard. Joliment sinueux, le scénario se prête aux détours de la mémoire avec des allers et retours entre présent et passé et une succession de petits récits qui, entre rêve et réalité, font une vie d’enfant. Une belle histoire émouvante de la complicité qui demeure entre père et fils au-delà des circonstances.