Le règne d’Elisabeth, fille de Pierre le Grand, inauguré par un coup d’État, a été éclipsé par celui de Catherine II. Cette princesse a cependant marqué l’histoire de son pays et de l’Europe entre 1741 et 1761, histoire intérieure mouvementée, marquée par des usurpations et assassinats, conséquences de l’absence de loi successorale reconnue. Elisabeth a aboli la peine de mort et influencé durablement la vie intellectuelle et artistique. Son grand dessein fut la guerre contre Frédéric III qu’elle haïssait. Sa mort prématurée sauva le roi de Prusse auquel Pierre III, son successeur éphémère, plus allemand que russe, rendit les territoires conquis.
De cet ouvrage extrêmement détaillé, écrit par une historienne spécialiste de la Russie du XVIIIe siècle, émerge le portrait contrasté et coloré d’une femme relativement clémente, mais attachée à son pouvoir d’autocrate, très religieuse en dépit d’une vie privée sans contraintes, sûre de sa beauté et de son pouvoir de séduction. On y trouvera aussi une histoire instructive des guerres qui ont opposé les grands pays européens au cours du XVIIIe siècle.