Elle avait les yeux verts

Une jeune juive tchèque de quinze ans est déportée à Auschwitz avec toute sa famille. Elle seule réussit à survivre en se faisant passer pour aryenne ; jeune et fraîche, elle est sélectionnée pour le bordel réservé aux SS. Elle profite de la débâcle de l’armée allemande pour s’enfuir en Hongrie où elle est recueillie par un rabbin qui l’aide à retrouver une vie normale.

L’auteur, dont c’est le premier roman traduit, a lui-même été déporté à Auschwitz et parle donc en connaissance de cause. Les interventions d’acteurs extérieurs au drame alourdissent un peu la construction de l’ouvrage, sans lui ôter cependant ni sa force ni l’horreur qu’il véhicule par des mots d’un réalisme cru, dans un style taillé à la serpe. Les portraits – rabbin à l’humanité émouvante ou SS brutaux et pervers – sonnent juste. Un ouvrage coup de poing où domine l’extraordinaire volonté de cette très jeune fille, tendue vers un seul et unique but, sa survie, sans jamais se laisser souiller par l’ignominie qu’elle endure.