Dans la montagne, sur un rocher, vit un petit scarabée noir. Il est tout seul jusqu’à ce que le rejoigne, venue d’on ne sait où, une jolie chenille rouge. La vie à deux, c’est merveilleux : on partage pique-niques et soirées au clair de lune. Mais un matin, plus de chenille ! Où est-elle passée ? Le scarabée part à sa recherche, trompé par sa longue-vue, au risque même de sa vie, finit par se résigner, épuisé, quand….
En noir et rouge, une rencontre improbable et une histoire d’amitié dont l’évidence se passe de développements : elle et moi. La chenille, un temps invisible, métamorphose oblige, permet au scarabée de découvrir la solitude et de faire l’apprentissage du courage pour retrouver l’amie disparue. L’idylle reprend, embellie par les ailes du papillon. Le bienfait, sans doute, de la séparation. Que souhaiter de plus ? L’image, délibérément stylisée, demande parfois au lecteur de combler, seul, les silences du texte. L’articulation entre les deux pouvait être plus explicite sans entraver l’imagination. (C.B.)