Dans un coin reculĂ© de Haute-SaĂŽne un petit homme, fatiguĂ© par un long voyage dans sa vieille voiture, cherche le rebouteux qui, lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, avait semblĂ© amĂ©liorer lâĂ©tat de sa femme. Mais le guĂ©risseur est mort. Sa fille, Mique, est Ă©trange : tapie au milieu des ronces, elle rĂȘve dâune vie Ă la ville et parle dâelle-mĂȘme Ă la troisiĂšme personne. SupposĂ©e avoir hĂ©ritĂ© du « don » de son pĂšre, elle est embarquĂ©e de force dans la voiture du visiteur, moyennant finances. Dans cette rĂ©Ă©dition d’un roman paru chez Plon en 1987, Pierre Pelot (Maria, NB fĂ©vrier 2011) met en scĂšne des personnages frustes, Ă la limite de la pathologie. Les uns sont cupides, en quĂȘte dâune fortune introuvable ; les autres, figĂ©s dans des croyances dĂ©passĂ©es, attendent le miracle impossible. Le romancier multiplie les dĂ©tails Ă©vocateurs dâun monde rĂ©volu, aussi bien dans les habitudes que dans le langage. Volontairement rugueux et rĂ©pĂ©titif, parfois obscur, le style Ă©tonne. La lecture du roman est Ă©prouvante, tant le malheur et la misĂšre totale Ă©clipsent toute lueur dâespoir.
Elle qui ne sait pas dire je
PELOT Pierre