Embrasse-moi

Molly et la Fausse Blonde escaladent la butte qui surplombe le lac. Celle-ci doit révéler à Molly un secret mais, dans la caisse, il n’y a rien d’autre qu’une bouée de sauvetage. « Mon secret a disparu, je ne peux plus le révéler ». Théa les rejoint : « Si tu ne divulgues pas ton secret, Molly ne peut pas le trahir… » C’est un jeu entre elles, où les règles doivent être respectées. À l’affrontement d’une grande violence verbale succède la violence physique, coups, blessures, quand survient Bruno Goujon, le petit gringalet qui va défendre Molly, puis l’aider à découvrir le secret de la Fausse Blonde. Tous deux restent blessés par les images qu’ils découvrent dans un magazine pornographique. À travers douze « scènes », comme autant de chapitres, se dévoilent les caractères : malgré son enbompoint, Molly se sent  plus belle que la Blonde, mais elle a aussi une véritable haine d’elle-même. L’apparition d’un garçon, nu sur une barque, sera pour elle un point d’ancrage dans la réalité et la beauté. La description du lac, des bêtes grouillantes dans la vase, soulignent les incertitudes de l’adolescence : les protagonistes ont 14 ans, et sont confrontés aux fantasmes que génèrent les images très crues de la pornographie, dans le prolongement du trouble de leur enfance. Les dialogues très obscurs entretiennent un malaise que rien ne vient éclairer.