Émile, il est sept heures, appelle Maman. Il est temps pour le petit garçon de se lever, d’avaler son petit déjeuner et de prendre le chemin de l’école. Émile pourtant, de toute la journée, ne semblera jamais bien se réveiller, cramponné à la phrase de sa mère : il est 7 heures. Il est vrai que cela l’arrange parfois. À cette heure-là, on ne mange pas de carottes à la cantine, on ne participe pas au cours de sport…Les choses ne reprendront place que le soir, à 7 heures, quand maman appellera pour le repas du soir.
L’illustration au trait, caricaturale, campe un personnage au visage triste, à l’expression endormie qui ne variera pas d’un poil au fil de l’histoire. Histoire d’une solitude, d’un enfant qui s’adapte mal au rythme de l’école, dont l’absence de la mère semble peser lourd. Il y a un effet comique dans l’impassibilité du visage et la répétition obstinée du chiffre 7. Mais l’impression générale est d’une grande tristesse. Émile est le héros d’une série, dont un volume, Émile est invisible, a reçu le prix Sorcières en 2013. (A.-M.R.)