Contrairement à l’État-nation, relativement homogène, un Empire est un conglomérat de populations différentes, souvent réunies par la force, et reliées au pouvoir central par des intermédiaires variés, notables locaux ou fonctionnaires. Les auteurs comparent les formes de gouvernement, surtout en Eurasie, depuis Rome et la Chine, en passant par l’Empire le plus étendu qui ait jamais existé, celui des Mongols jusqu’aux Empires coloniaux ou maritimes, et même jusqu’à l’Union soviétique et à la Communauté européenne.
On doit cet ouvrage monumental, évoquant de façon transversale l’histoire de deux millénaires, à deux historiens, dont l’un, Cooper, est l’auteur d’un essai assez ardu (Le colonialisme en question, NB juin 2010). Les longs développements sur les différents modes d’administration, les comparaisons hasardeuses entre des systèmes fondamentalement différents, font du présent livre, projet sans doute trop ambitieux, une oeuvre hybride entre histoire événementielle et philosophie de l’histoire. Reste la mine d’informations contenues dans cet ouvrage de référence. Cartes, illustrations, notes copieuses, énorme bibliographie et index permettent au lecteur de s’y intéresser.