Paule n’a que six ans quand sa mère, Tina Jolas, quitte foyer, mari – le poète André du Bouchet – et enfants, « emportée » par sa passion éperdue pour René Char. Leur liaison dura trente ans, jusqu’à la mort du poète. Détruite par cet abandon, Paule du Bouchet attendit la disparition de sa mère pour s’engager sur le douloureux chemin de la réconciliation. Elle se délivre ici, dans un « récit-confidence ». Rassemblant les fragments épars de sa vie, souvenirs, photos, correspondance, elle ravive des moments de sa jeunesse blessée, le ressentiment pour sa mère si rayonnante et pourtant absente, sa rancune pour Char qu’elle voulait voir mourir. Des extraits – bouleversants parfois – de lettres de Tina Jolas, une femme singulière, viennent enrichir le portrait sincère que l’auteur dresse de sa mère. Porté par une écriture sans fard, ce récit de retrouvailles sur fond d’amour filial, dégage une vraie émotion.
Emportée
BOUCHET Paule du