« En avant, route ! » a écrit Rimbaud. Et voici que, de refuges spartiates en rencontres cocasses, l’écrivain et journaliste Alix de Saint-André déroule ses trois chemins de Compostelle. Dès le premier (plus de deux mois, sept cent soixante-cinq kilomètres), elle perd ses illusions de solitude spirituelle, découvre les souffrances et contingences quotidiennes, déploie le courage nécessaire. Mais, oh honte ! elle abandonne une compagne de route quelques jours seulement avant l’arrivée à Saint-Jacques… C’est pour expier qu’elle fait le deuxième pèlerinage avec elle. Pour le troisième, elle part de chez elle, près de Saumur, équipée, aguerrie.
De dépouillements en dépouillements, elle se rend disponible pour soigner, secourir, rencontrer l’autre. Car c’est finalement la fraternité internationale qu’elle découvre, malgré la promiscuité et les tensions, dans cette humanité en route sur laquelle elle pose un regard positif. Humour, sincérité, poésie, ces trois récits d’un certain “retour en enfance”, comme elle le dit elle-même, initieront les néophytes du pèlerinage (comment faire son sac…), et réveilleront bien des souvenirs chez les pèlerins de tous les pays.