Pourquoi Antonio, 17 ans, a-t-il tué son père ? De sa prison, il écrit à Natasha, la jeune fille qu’il aime et qu’il veut épouser. Mais, il le sait, les lettres sont ouvertes et il ne peut parler de tout, en particulier de ce qu’il a vécu à la maison et de la vérité sur le meurtre, ce qui va maintenir le suspense jusqu’au bout. De son côté, Natasha le rassure, lui témoigne son amour, rêve de mariage et de maternité, l’engage à ne pas s’apitoyer sur lui-même, à saisir la chance qui lui est offerte de poursuivre ses études.
Cet échange épistolaire entre deux lycéens noirs vivant à Harlem est poignant et passionnant à plus d’un titre : la vie en prison y est évoquée avec ses brimades, les risques de se détruire, la dépression qui guette mais aussi la chance offerte de trouver des appuis, de se ressaisir, de construire un avenir. Les nombreuses frustrations apparaissent d’autant plus frappantes que la jeune fille vit en milieu libre. L’amour fait fi de la séparation : quand l’un flanche, l’autre est là pour le soutenir. Mais les deux jeunes gens, par la force des choses, évoluent différemment. La vérité sur le meurtre et l’avenir d’une relation où se mêlent maturité et candeur créent la dynamique du roman, tandis que l’étude psychologique des deux héros les rend profondément attachants.