En 1949, Jean Raspail et trois amis partent « En canot sur les chemins d’eau du Roi ». But : suivre fidèlement le trajet d’un jésuite et d’un représentant de la Couronne qui, à la fin du XVIIe siècle, explorèrent des régions inconnues du Nouveau Monde pour évangéliser les Indiens et étendre l’influence de la France. Départ, le Saint-Laurent, traversée des Grands Lacs, puis descente du Mississipi.
Le récit, construit à partir du carnet de bord de l’auteur et des écrits du jésuite, alterne les péripéties du voyage spartiate en canots (portages pour remonter les rivières et éviter les chutes, passages de rapides, navigation maritime sur les lacs, puis descente de l’un des fleuves les plus tumultueux du monde) et l’histoire de la France au Québec et en Louisiane avant son éviction. On y reconnaît l’engagement résolument traditionnel de Raspail, réaffirmé dans ses nombreux écrits (Le Roi au-delà de la mer, N.B. mars 2000 et Adios, Tierra del Fuego, N.B. fév. 2001) et son goût pour l’aventure. Les Français d’Amérique, presque effacés de l’Histoire, alliaient courage et respect des autres, contrairement aux marchands anglais. Tout cela vaut bien un livre aujourd’hui, passionnant malgré quelques longueurs.