Gabriel, chef cuisinier britannique dans un restaurant londonien, mène une vie déséquilibrée sur le plan professionnel – brigade multinationale incohérente et patrons rigides –, sentimental – deux liaisons rivales –, familial – parents âgés et malades. Profondément égoïste, immature, subissant son existence par manque de volonté affirmée dans un entourage d’immigrés aux agissements illégaux et à l’intégration laborieuse, il sombre dans une grave déprime qui bouleverse ses habitudes.
Fidèle au titre de son troisième roman, Monica Ali (Café Paraíso, NB janvier 2008) décrit longuement les dessous de la vie En cuisine, notamment dans un établissement ambitieux. Cette analyse colorée est cependant surtout le prétexte à une réflexion sur l’évolution d’un esprit national dont la fidélité à ses traditions séculaires cède le pas à une société influencée par le modernisme mondialiste. Flash-back et rêves, conversations chaotiques et répétitives parsèment cette fiction non dénuée d’humour, de poésie et de sentiments.