Dans ce récit à la troisième personne, l’auteur endosse à nouveau ses habits d’enfant avec simplicité, naturel et un zeste d’ironie. Mon coeur tout seul ne suffit pas (N.B. janv. 2008) évoquait déjà l’enfance, l’amitié, la maladie, thèmes plutôt consensuels pour Mathieu Lindon que l’on a connu plus incisif. Une multitude de petites scènes de la vie de tous les jours, prenant parfois l’allure de pochades, juxtaposées, sans suite réelle, forme la trame de ce roman biographique. Le style fluide, sans apprêt, recrée une atmosphère où nombre d’entre nous peuvent se reconnaître : cousins, parents, grand-mère, copains du héros sont les nôtres… L’enfant qu’il fut traverse la vie en se posant et en posant des questions sur tout avec des airs de pas y toucher et l’adulte qu’il est devenu ne le renie pas. Ce livre se lit en continu ou par fragments, on le lâche aisément mais on le reprend tout aussi aisément.
V.A. et A-M.D.