Qu’il s’agisse d’un technicien de cinéma obsédé par sa voisine d’en face, d’une fille que sa mère veut marier à un barbon, d’un jeune homme coincé entre deux tantes brouillées ou encore d’un jardinier-infirmier s’envolant au dessus du désert… toutes les nouvelles de ce recueil sont hantées par la mort. Le temps y est réversible et les personnages en porte-à-faux avec leur vie. Narcolepsie, confusions mentales, substitution de personnalités, voilà l’ordinaire… Fantômes, vampires, succubes et incubes circulent au milieu des vivants ; cercueils, cadavres et sépultures prospèrent !
Commencées dans la normalité, les nouvelles, en dérapant dans l’irrationnel, sécrètent un suspense inquiétant, plus conforme à la sensibilité des Anglo-saxons et des Latino-américains qu’à celle des Français. Carlos Fuentes (cf. Ce que je crois, NB mars 2003) exhume des souvenirs de l’Inquisition et de l’histoire de l’Europe centrale au temps de Dracula. En s’aventurant dans la sphère “gothique”, a-t-il voulu ajouter un fleuron inédit à sa couronne bibliographique ?