En remontant vers le Nord

BEAUQUEL Lilyane

Norvège, XIXe siècle. Sven, plein d’espoir, a fui son pays et étudié pendant dix ans en Amérique. Il revient dans le village de son grand-père pour superviser la construction d’un tunnel, un des premiers du pays. Il appartient au clan des Landsen, depuis toujours opposé à celui des Zir. Ces derniers, intégristes de la tradition et de l’utile, s’opposent régulièrement à ceux-là, au tempérament plus artiste et plus doux. En discutant avec des anciens, Sven découvre des secrets de famille. Le creusement du tunnel, accueilli avec enthousiasme, connaît bientôt des difficultés, faisant émerger craintes, superstitions et inimitiés farouches. Lilyane Beauquel (Avant le silence des forêts, NB octobre 2011) dépeint, de façon quasi allégorique, les moeurs d’un village aux traditions immuables, aux vies de labeur sans joie, où ceux qui sortent de la norme, pour créer ou voyager, suscitent méfiance et hostilité. L’envie d’ailleurs, la résistance au changement et le prompt réveil des superstitions sont finement exposés, ainsi que les émotions enfouies. Le roman prend une dimension intemporelle et universelle, avec une écriture très particulière, elliptique et métaphorique. Mais ce style trop poétique rend bien des passages hermétiques. On admire… et on est souvent dépassé.