En souvenir d’André

WINCKLER Martin

Emmanuel est médecin. Doué d’un charisme exceptionnel, il a consacré son activité professionnelle au traitement de la douleur en milieu hospitalier, plus précisément dans une unité de soins palliatifs. C’est par empathie qu’il va aider d’abord son père, puis un ancien ami, André, à terminer leur vie dignement. Et c’est l’engrenage, illégal mais consenti. À travers de nombreuses anecdotes, il explique comment, sollicité par un mot de passe crypté, « En souvenir d’André », il rencontre, soulage et, parfois, aide à mourir de très nombreux patients. Martin Winckler est bien souvent manichéen (Le choeur des femmes, NB octobre 2009). Il est donc nécessaire de découvrir son ouvrage traitant du suicide assisté avec un certain recul. Mettant bout à bout des réflexions moralisantes et des exemples émouvants mais à peine crédibles tant ils frisent le mélo, il établit une distinction quelque peu déguisée, mais qui peut être choquante, entre les médecins vertueux qui pratiquent l’euthanasie et leurs opposants, supposés intéressés. Cela posé, agaçant pour certains, essentiel pour d’autres, le roman de Martin Winckler, bien dans l’air du temps, est vivant et d’une lecture facile.