En vérité

Tous les matins, Emile Blanchard traverse la route les yeux fermés. Hélas, il n’a jamais réussi à se faire écraser. Il enquête maintenant sur un triple assassinat. Point commun : le meurtrier a coupé avec les dents la langue de ses victimes. Les recherches le conduisent à un trafic d’êtres humains et à un laboratoire de biologie. Enfin, lui-même finit par ne plus se contrôler.   Yves Gaudin, de nationalité suisse, est docteur en psychologie. Il raconte une histoire invraisemblable donnant libre cours à son esprit de dérision. Parmi ses cibles : les femmes – bien que certaines l’éblouissent par leur beauté –, la police, la justice et, pour faire bonne mesure, la société tout entière. La vengeance n’a pas de limites, la vérité a deux images. Les églises sont remplies de « grenouilles du bon Dieu ». Les riches en haut, les pauvres en bas, ainsi va le monde avec le suicide comme obsession. L’auteur conclut en livrant le mobile de sa pensée : « le venin, c’est ma sève. Je ne suis pas malheureux. » L’écriture terriblement efficace, rapide, réaliste, parfois crue, vulgaire, ne peut laisser indifférent.  (V.M. et B.T.)