Quelque part entre l’Irak, la Turquie et l’Iran, le passeur connaît un sentier dans une zone frontalière truffée de mines antipersonnel. Les poches pleines de billets ou le sac à dos rempli d’ordinateurs, il y risque sa vie chaque jour : les brigands et les militaires sont plus dangereux encore et les acheter, même très cher, ne suffit pas toujours. Autre danger, le fils du passeur est enrôlé à l’insu de son père dans un groupe clandestin d’islamistes extrémistes. Ce jeune garçon a disparu et sa recherche aboutit à une scène de torture, dans les sombres tréfonds d’une police toute-puissante. Né en Allemagne de l’Est d’un père kurde et d’une mère allemande, Sherko Fatah connaît bien l’Irak. Son premier roman, rempli d’émotion, sonne juste. Aucune recherche d’effets, l’écriture est sobre et la vie quotidienne se déroule avec ses drames, dans une famille pauvre et courageuse et la rude sévérité des paysages.
En zone frontalière.
FATAH Sherko