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Au bout de sa chaîne, le chien traîne sa vie, rêvant à l’au-delà de la cour. Arrive l’automne, la saison des chasses ; ivre d’une liberté soudaine, il ne répond pas à ce que son maître attend de lui : mauvais chien de chasse. Et le poids de la chaîne retombe sur son cou. Par deux fois, une main (celle du narrateur ?) intervient. Elle ouvre le collier, mais l’escapade se solde par le retour. Où aller quand on n’a jamais appris la liberté ?
La puissance des images de Sara, sur de magnifiques fonds noirs, bruns et rouge foncés, renforce le tragique de la privation de liberté, rendue encore plus poignante par l’indifférence de l’homme au sort de son chien, affamé d’affection. Dans une très belle et sobre prose rythmée, la gravité de cette fable met l’accent sur le thème de la relation homme//chien dans sa vérité la plus inhumaine : l’homme cruel n’en sort pas grandi. Une vérité à ne pas mettre dans des mains trop jeunes, pour comprendre toute la profondeur du message de l’album.