Une nouvelle fois, Jean-Noël Schifano rend hommage à Naples, sa lumière, sa géographie, sa violence, sa mythologie. Ce jouisseur évoque trois histoires réelles. La première, contemporaine, met en scène des adolescentes qui se livrent à des tournantes dans leur école. La deuxième est consacrée à Elena Esposito qui, dans les années 1940, a tué trois femmes qu’elle a ensuite découpées et transformées en savons, gâteaux et bougies pour conjurer la malédiction qui frappait les nombreux fruits de ses accouplements. La troisième montre le raffinement des tortures pratiquées par l’Inquisition espagnole au XVIe siècle, époque où soeur Giulia était vénérée comme une sainte en Campanie pour avoir imposé la « charité charnelle » et le culte de sa vulve. Voluptueusement inspiré, l’auteur (E. M. ou La Divine Barbare : roman confidentiel non finito, NB juin 2013), ex-traducteur et compagnon d’Elsa Morante, déploie une verve baroque et sulfureuse pour décrire avec force détails ses rapports sexuels dont l’obscénité tourne davantage au procédé qu’à l’érotisme. (D.D. et M.Ba.)
Encore un tour autour de la vie : chroniques napolitaines ; 3
SCHIFANO Jean-Noël