Pierre, presque trente ans, est intercepté par la police de Montpellier, un soir de janvier, quasi nu, perché en haut d’une statue de Jaurès. Bipolaire, traité depuis une dizaine d’années, il a arrêté ses médicaments trois mois plus tôt après avoir obtenu un travail de journaliste et s’être marié avec Garance, issue de la grande bourgeoisie. Il se retrouve en hôpital psychiatrique sous une camisole de force, se calme progressivement, réfléchit à ses racines, son enfance, sa famille, sa région. Son père est son plus grand soutien. Journaliste pour le Monde diplomatique et l’Humanité, ardéchois, Pierre Souchon écrit son premier roman, largement autobiographique. Avec un style brillant, plein d’énergie et de rage, il cherche à démêler d’où vient sa maladie, découvrant qu’outre la génétique, ce sont les mythes construits depuis l’adolescence, son désir d’être écrivain, son ascendance paysanne, qui l’ont entraîné trop loin. L’autre bataille est politique, d’un militantisme idéologique, considérant, pour les avoir fréquentés, que les « dominants », même sympathiques, dominent naturellement. Il faut les combattre sans trêve pour défendre les paysans de plus en plus démunis. La figure du père est émouvante, le plaidoyer sincère, l’hôpital psychiatrique parfaitement rendu, l’humour toujours en embuscade. (S.D. et Maje)
Encore vivant
SOUCHON Pierre