Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir)

BRAMI Élisabeth, FROISSART Loïc

Ils ont 2, 4, 7, 11, 13 ans et réclament, dans de petites vignettes, des parents selon leur coeur. Ces attentes sont drôles : un papa dentiste pour se désintoxiquer en douceur de sa manie de sucer son pouce, des parents moins poules pour enfant trop couvé, une maman sourde-muette pour violoniste et batteur débutants, une place de petite dernière pour une aînée épuisée. Ça peut se gâter : un papa pour le week-end car le beau-père ne fait pas l’affaire, une maman au foyer même pauvre à échanger contre une mère riche toujours en voyage d’affaires. On brade des mères obsessionnelles d’ordre, de nutrition trop bio ou trop surgelée. Une petite Haïtienne cherche des parents noirs pour passer inaperçue. Un petit garçon recherche des parents pas racistes pour inviter son amoureuse vietnamienne à la maison. Plus inquiétant : on demande papa qui ne tape pas, qui ne hurle pas. L’illustration souligne sobrement le drame : on ne voit que le bas du corps, silhouette noire du père au premier plan, dominant la pièce et la banquette où se tiennent mère et enfant. Le plus souvent l’image aux couleurs acidulées complète avec malice les demandes du quotidien où les enfants souhaitent surtout être entendus.