D’un bord de mer non précisé jusqu’en Palestine puis en Crète, l’auteur, Ricardo Menendez Salmon (Débâcle, NB juin 2015), conduit le lecteur dans un triptyque autour d’Elena, personnage ou destinataire, et d’Antares, écrivain. Le premier tableau présente le couple confronté à l’impossible deuil de son enfant; dans le second, l’écrivain Antares imagine un Enfant Jésus découvrant l’amitié d’une jeune Romaine ; malade, elle mourra. Le troisième tableau voit la rencontre d’une autre Helena, future mère, devenant Elena pour un vieil écrivain : Antonio/Antares. À travers ces trois récits métaphoriques et poétiques, autour du thème de l’enfance et des origines, l’auteur aborde la difficulté à connaître l’autre, et parallèlement la question de l’écriture et de l’impossibilité pour l’écrivain de parvenir à son objectif, « révéler la vérité de la condition humaine ». L’écriture est d’une finesse et d’une sensibilité extrêmes, le trait est d’une grande acuité pour exprimer l’indicible des relations humaines. Un texte fascinant par bien des aspects, auquel on peut peut-être reprocher un certain maniérisme intellectuel. (M.M. et N.C.D.)
Enfants dans le temps
MENÉNDEZ SALMÓN Ricardo