Un brillant professeur de lettres boiteux et névrosé, une belle universitaire fascinée par cet enseignant, un poète maudit tueur à gages, une Japonaise éditrice novice habitée par un meurtre justicier et adolescent : quatre personnages en quête de rédemption et de reconnaissance. Leurs chemins, leurs projets, leurs failles et leurs corps vont s’entrecroiser en un étrange quatuor charnel et professionnel, cimenté par la littérature et le désir, puis détruit par la jalousie.
Le roman d’Antoni Casas Ros (Le théorème d’Almodóvar, NB février 2008) est ambitieux, l’écriture fluide, les personnages archétypaux et le suspense soutenu. Passion pour l’art d’écrire et attirance pour le monde de l’écriture sont manifestes et prégnantes. Partiellement décrédibilisée par l’onirisme artificiel des rites purificateurs vaguement spirites, néo-sectaires et grand-guignolesques, cette sombre méditation sur la frustration de l’écrivain non publié et sa renaissance par la reconnaissance retient pourtant l’attention.