L’auteur, professeur d’histoire à la Sorbonne, s’est spécialisé dans l’étude des élites de la société française. Il analyse l’aristocratie, communauté liée par des parentés, une éducation, des pratiques, toute une armature spirituelle et morale. Les origines de la noblesse remontent à la chevalerie du XIe siècle. Longtemps terrienne, elle garde une tradition de service, surtout dans l’Armée et l’Église. Elle manifeste le sens de la famille, de la transmission héréditaire, le goût pour les lieux et les objets qui maintiennent la mémoire : maisons, portraits, archives. Si elle ne représente plus actuellement que 0,2% de la population, elle reste néanmoins « une élite invisible ». Capables d’évoluer, les nobles se font apprécier par leur appartenance à une certaine permanence, leur élégance morale dans une société moderne régie par l’argent, le culte de l’urgence et des résultats. Une étude sociologique extrêmement intéressante, très documentée, émaillée de citations de Saint-Simon à Proust et s’appuyant aussi sur des témoignages anonymes quelquefois savoureux. (D.C. et M.S.-A.)
Enquête sur la noblesse : la permanence aristocratique
MENSION-RIGAU Éric