Enrichissement : une critique de la marchandise

Un changement économique survient dans le dernier quart du XXe siècle, modifiant la façon dont sont créées les richesses en Europe de l’Ouest marquée par la désindustrialisation et l’exploitation de nouvelles ressources. Pour comprendre cette évolution, les auteurs placent la marchandise au centre de l’étude et rapprochent l’économie de domaines généralement considérés séparément : arts, culture, fondations, musées, luxe, tourisme, histoire… Ces univers exploitent le passé pour générer du profit en devenant « tendance ». La ville d’Arles s’est magistralement reconvertie dans les années 1980. Laguiole et ses couteaux aussi. C’est l’économie de l’enrichissement qui ne crée rien et met en valeur ce qui existe grâce à la narration et aux techniques dérivées du marketing… Elle profite aux nantis. Les auteurs, universitaires notoires, dissèquent l’ossature parfois mal connue du nouveau capitalisme sur plus de trois cents pages, redondantes, mais didactiques. Puis plongent les cent dernières dans des validations mathématico-sociologico-sémiologiques… probablement limpides pour les spécialistes. (V.A. et C.R.P.)