Sephy est fille du ministre de l’intérieur, Callum est fils de sa gouvernante. Ils ont grandi ensemble et partagé leurs jeux depuis toujours, bien qu’issus de deux classes sociales différentes qui se partagent la société. Les Primas sont noirs, riches et puissants, les Nihils sont blancs, pauvres et opprimés. A l’adolescence, leur amitié évolue doucement vers un amour partagé, plus fort que les barrières posées par leur entourage.
La fable politique, ni localisée ni datée, peut s’appliquer à toute société ségrégationniste. Les moyens de pression et de répression sont malheureusement universels, basés sur la peur et la haine. La collusion entre le pouvoir en place et l’organisation terroriste détruit tout espoir et entretient une fatalité présente dans les deux camps. Le récit à deux voix, parfois alourdi par la traduction, laisse le mystère se révéler peu à peu, ménageant le suspense jusqu’à la dernière page. L’inversion des « couleurs » ajoute du piquant à l’histoire et fait réaliser à quel point les idées reçues sont ancrées dans les mentalités. Un livre intéressant, parfois dur.