L’Islande, dans la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle. Câest la fin de lâhiver, six marins partent, sur une barque non pontĂ©e, pĂȘcher la morue. Le vent du Nord se lĂšve. Lâun dâeux, qui consacre ses moments de repos Ă la lecture du Paradis perdu de Milton, va succomber au froid. Son ami, le gamin, inconsolable, quitte tout et, au terme d’une marche Ă©puisante, atteint le Village des pĂȘcheurs. Il va y remettre le livre du poĂšte anglais Ă son propriĂ©taire, un vieux capitaine aveugle.
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Câest lĂ toute lâhistoire, mais câest compter sans le style, magnifique. Les descriptions ont une puissance d’Ă©vocation qui met le lecteur au contact, presque charnel, de la rudesse de la vie de ces pĂȘcheurs. Le village et ses habitants sont croquĂ©s avec un humour et un sens du trait saisissants. Plus quâun roman â l’intrigue est bien mince â câest un tableau de moeurs oĂč les personnages, colorĂ©s et vivants, Ă©voluent dans une atmosphĂšre surrĂ©aliste, presque intemporelle. C’est aussi une rĂ©flexion sur le pouvoir et la magie des mots. Premier livre traduit en français de l’auteur, ce rĂ©cit ne laisse pas indiffĂ©rent.