Entre les bruits

CANNONE Belinda

Le héros du Parfum de Süskin avait un odorat hypertrophié, ceux d’Entre les bruits de Belinda Cannone ont l’oreille « hyperacousique ». La rencontre entre un ingénieur en physique des sons travaillant pour la police et une fillette de onze ans, tous deux doués d’une oreille anormalement fine, fait naître une délicieuse amitié basée sur l’écoute et le décryptage des bruits de la forêt et de la nature. Hélas, l’intrusion dans le roman de personnages secondaires, stéréotypes politico-érotico-écologiques, vient encombrer cette histoire qui s’annonçait pleine de charme et d’originalité, et l’on peine à suivre le développement de leurs aventures farfelues. Le ton est résolument léger, le style travaillé renferme aussi des trouvailles et des redondances. L’homme qui jeûne (NB octobre 2006) donnait déjà cette impression de trop vouloir en dire. Il reste cependant le très séduisant commerce « hyperacousique » entre les deux héros.