En 1950, V.S Naipaul, dix-sept ans, quitte Trinidad pour Oxford. Celui qui obtiendra le Prix Nobel de littérature en 2001, débute alors une correspondance assidue et fournie avec sa famille, et surtout avec son père, journaliste. Ces lettres, écrites entre 1950 et 1957, sont rassemblées, en 1999, par son agent littéraire. On y découvre un portrait vivant, coloré, parfois cocasse, de la vie de la communauté indienne de Trinidad et les tribulations universitaires, pécuniaires et amoureuses d’un jeune boursier dans le très élitiste monde oxfordien. Quand le père meurt en 1953, le dialogue épistolaire avec son fils aîné s’interrompt, mais le futur romancier a retenu la leçon paternelle: « Écris avec bienveillance, cela n’empêche pas du tout d’écrire honnêtement, voire brillamment ». Une relation intense, à la fois lucide et trouble, caustique aussi, entre deux êtres, épris de vérité et fous de mots, pour qui être écrivain c’est « écrire à partir de ses tripes non de son museau ».
Entre père et fils : lettres de famille
NAIPAUL V.S.