Cette année, les retrouvailles sont difficiles pour Lucy et Evan, pourtant liés depuis l’enfance par leurs aventures en Aelysthia, pays imaginaire secret, dessiné avec un talent déjà perceptible par Evan. Sous les tempêtes de neige, et le froid glacial de la Nouvelle Angleterre, leurs tentatives de rencontre dérapent souvent. Leur seul point de contact, et d’achoppement, reste le bonheur de construire encore des BD. : Lucy sait, à l’évidence, que son ami est un artiste, tente de lui faire prendre conscience de sa vocation profonde, et le provoque. Evan, en gentil fils à papa, se révolte, ne peut pas comprendre : pourquoi une voie sagement tracée par ses parents -vers une carrière brillante- ne serait-elle pas celle qu’il doit prendre ? Surtout quand il voit et sent sa Lucy elle-même terriblement déglinguée.
La prise de conscience d’une vocation, des peurs qu’elle peut engendrer, est une question intéressante pour des adolescents. Faut-il souffrir pour comprendre ? C’est, finalement, ce que décide Lucy désespérée, en racontant son aventure avec son copain drogué, pour briser le coeur d’Evan. La musique de groupes américains est intimement mêlée à l’histoire où s’intercale, en fin de chaque chapitre, une page de la B.D. d’Evan, donnant, avec talent, sa vision personnelle des épisodes de son voyage dans cette nouvelle Aelysthia. Des longueurs, et le happy end, affaiblissent le récit.