Romainville, ville fleurie sans doute, mais siège aussi du centre de tri des ordures. Moudy et Alex y disputent âprement aux gitans quelques déchets récupérables. Quittant son foyer insalubre, le premier s’installe dans un squat, tout en gardant un oeil sur les beaux mecs qu’il rencontre. Pendant ce temps, Samir vend des Marlboro à Barbès sous l’oeil cupide de deux flics achetés à bon compte. Laissé à terre lors d’une empoignade, il est recueilli par les deux premiers compères. Tous trois vont faire équipe commune, même lors d’une manifestation de sans-papiers où il y aura mort d’homme.
La misère est affichée dans toute la crudité que peut assumer un dessin en strict noir et blanc, façon pochoir. Fait de roman noir, de débrouille et de luttes de territoires, le scénario est réaliste et sans concession. Précise et évocatrice, l’image restitue en peu de traits quelques décors célèbres et exprime, parfois jusqu’à la caricature, une étonnante palette de sentiments exacerbés. On attend la suite avec intérêt.