Dans ce royaume ancien, douze dragons garantissent l’harmonie entre la nature et les hommes, et leur action conjointe garantit la pérennité du pouvoir impérial. Chacun partage sa puissance avec un homme : son Œil du dragon. Investis d’une aura et d’un rôle politique d’importance, ces hommes sont secondés chacun par un jeune apprenti, choisi par le dragon lui-même. Quand Eon se présente le jour de la sélection des apprentis, c’est le dragon miroir, absent depuis des siècles, qui apparaît pour lui. Eon, déjà méprisé car victime d‘une malformation, cache un secret : il est en réalité une fille.
Empruntant à la Cité interdite un cadre historico-politique crédible, cette nouvelle saga dragonesque fait voyager aux confins d’un Moyen Âge sino-japonisant dépaysant. Les conflits personnels que le surgissement du dernier dragon soulèvent, la déstabilisation du pouvoir et la guerre portée au coeur du palais sont l’occasion de scènes dignes du meilleur cinéma d’action actuel. En contrepartie, la féminité contrariée du personnage principal pose des questions à la fois sociales et psychologiques : elle ne pourra assumer, dans le deuxième tome, son rôle d’Oeil du dragon que parce qu’elle révèle sa féminité à la demande du dragon miroir, qui est … une dragonne.
Beaucoup de bruits et fureurs guerrières, quelques longueurs certes, mais aussi de l’émotion : on se laisse prendre et on espère une suite à la hauteur.