Après trois uchronies différentes dans trois villes mythiques, New Byzance, New Harlem et New York, voici l’épilogue. À New Harlem, Allan, enfant adopté, a vite découvert ses dons de prescience. Embauché par la société financière Kindred, ses facultés font merveille. Pourtant ses pouvoirs s’inversent : c’est le passé qui désormais lui revient à l’esprit. Dès lors, il n’est plus d’aucune utilité pour l’entreprise. Sans emploi, il se retrouve réduit à commettre de petits larcins pour nourrir sa famille. Mais ses incursions dans le passé lui ont fait découvrir le secret de la fusion noire. Sa confession est à l’origine d’une chaîne de révélations, dévoilant enfin le rôle de tous les protagonistes.
Voici donc le dénouement de ces scénarios emboîtés, complexes, mais parfaitement huilés. L’histoire d’Allan qui occupe les quatre cinquièmes du volume, est parsemée de physionomies précédemment introduites et que l’on reconnaît aisément grâce à un résumé initial en forme de trombinoscope. Entretenant le suspense jusqu’au bout, le récit propose une chute inattendue. D’un classicisme teinté d’un fantastique un peu convenu, le dessin privilégie l’expression des acteurs, souvent vus en gros plans, au détriment de leur mobilité. Les teintes sont atténuées, tandis que les passages rétrospectifs sont uniformément traités en sépia. Quelques beaux décors agrémentent des planches bien rythmées.