Esclavage, métissage, liberté : la Révolution française en Guadeloupe, 1789-1802.

RÉGENT Frédéric

Après un exposé des conditions dans lesquelles fonctionnait aux XVIIe et XVIIIe siècles la société guadeloupéenne, l’historien Frédéric Régent étudie les bouleversements provoqués par la Révolution. La main-d’oeuvre servile était la base d’une économie préindustrielle productrice de sucre, café et coton. La population se composait de Blancs très minoritaires, d’esclaves noirs et d’une classe intermédiaire issue du métissage, les libres de couleur, qui ne disposaient pas de tous les droits. En faisant de ces derniers des citoyens à part entière, en abolissant l’esclavage, la République ouvrit une longue période de troubles et de violences dite de « liberté générale » qui prit fin en 1802 avec le rétablissement de l’esclavage et la réduction des droits des libres. Trop brutales, ces réformes ne pouvaient réussir. Très touffu, l’ouvrage tiré de la thèse que publie cet historien sera pour les chercheurs une mine précieuse de renseignements. Les sources incontestables que sont les actes notariés, les décisions de justice, donnent une image objective et réaliste d’une population complexe dont les catégories sociales se différenciaient par leur couleur. En annexe, bibliographie, index, chronologie, documents.