Installé avec sa famille dans un coin perdu du Vermont, aidé par sa femme, Alexandre Soljénitsyne poursuit inlassablement son oeuvre. Une interrogation : comment utiliser au mieux un temps qui lui manque cruellement ? Se cloîtrer pour rédiger les multiples ouvrages entrepris, en tournant le dos au monde ? Ou accepter, après tri sévère, interviews, rencontres, articles ? En dépit de procès, de fausses affirmations, d’attaques multiples auxquelles il faut répondre, il écrit. Soigneusement préparés, les voyages au Japon, à Taiwan et à Londres réservent quelques déceptions : là comme ailleurs on déforme souvent sa pensée. Heureux de la libéralisation à l’Est en 1987 mais déçu par Gorbatchev et Eltsine, il doit attendre 1989 pour que ses oeuvres soient publiées en Russie, mal d’ailleurs, et 1994 pour y rentrer. Si quelques détails concernant les controverses paraissent un peu longs, on ne peut qu’être séduit par la fougue de cet immense travailleur, homme qui croit en sa mission et livre ses déboires, ses bonheurs, ses espoirs. Vif, le récit de ses voyages et de sa vie dans le Vermont se teinte d’humour.
Esquisses d’exil. (Le grain tombé entre les meules : T.II.) :1979-1994.
SOLJÉNITSYNE Alexandre