Et je serai toujours avec toi

Un inconnu débarque un soir dans la maison d’une veuve encore séduisante et de ses fils âgés d’une vingtaine d’années. Cet homme, Branko, est un Croate, qui a fui la guerre. Hébergé par la famille, il prend rapidement la place du père. Les fils, choqués, mal à l’aise, soupçonnent une imposture et cherchent à protéger leur mère envoûtée par les dernières paroles de son mari : « Même mort, je serai toujours avec toi ». Pour elle, fervente catholique, l’étranger est un envoyé du ciel. Un meurtre survient dans la région…  En 1995, la guerre dans les Balkans est si récente qu’un Croate peut inspirer la méfiance dans une petite ville de Belgique où travaillent de rudes saisonniers, où le café est le centre de tous les ragots. Un bel homme au passé inconnu, éventuellement sulfureux, peut aussi attiser la convoitise des femmes. Mais qui est-il réellement? Armel Job (Le bon coupable, NB mai 2013) met en place un suspense parfaitement maîtrisé entre la violence et la souffrance. Ce très bon roman sur le mal et la responsabilité, sombre, alerte et soutenu, est habilement rythmé par les récits alternés des deux garçons et porté par un style d’une grande finesse. (V.M. et B.Bo.)