À sept ans, en 1931, Jacques Lusseyran devient aveugle. Il vit ce drame comme une deuxième naissance. Assoiffé de savoir, doué d’une capacité d’abstraction et d’une mémoire étonnantes, il travaille sans relâche. Toujours tourné vers les autres, il fascine tous ceux qui le rencontrent et noue de solides amitiés. Ce bonheur prend fin en 1938 avec le sentiment que la guerre a fait irruption en Europe. Sentant l’urgence de passer à l’action, il crée, en 1941, un mouvement de résistance « les Volontaires de la Liberté ». Mais Jacques et plusieurs de ses camarades seront plus tard arrêtés puis déportés à Buchenwald. Incapable de rester inactif, il organise un système d’information pour les prisonniers. Après ses études, il devient professeur aux États-Unis. Il meurt en 1971 dans un accident.
Pas de ressentiment dans cette autobiographie, mais la manifestation permanente d’une vie intérieure intense, d’un don de soi et d’une conscience aiguë de sa condition d’homme : « la joie et la lumière ne viennent pas du dehors, elles sont en nous, même sans les yeux. » Le lecteur est emporté par ce récit à l’écriture fluide et apaisée, justifiant une nouvelle édition.