Dans la banlieue de Tel Aviv, deux familles réunies s’apprêtent à fêter le mariage de deux étudiants, Margui et Matti. Coup de théâtre au matin ! La mariée s’enferme sans un mot dans sa chambre et ne donne aucune explication au marié pas plus qu’aux parents. Pendant dix heures, on s’agite face à une porte close et on tente de trouver une solution. Cette nouvelle est la dernière oeuvre de l’auteur (De face sur la photo, NB décembre 2015) avant sa disparition récente. Elle a les caractéristiques d’une savoureuse comédie de moeurs et exploite les ressorts du burlesque et du comique de l’absurde. Le lecteur assiste aux tentatives maladroites des uns et des autres pour faire parler la mariée. En même temps que chacun se dépouille peu à peu des habits de cérémonie, dans une sorte de huis clos étouffant et que tombent les masques, le marié, personnage attachant mais faible, s’interroge sur sa relation avec la « mariée ». Avec un art consommé du portrait satirique, l’auteur dévoile les préoccupations et les préjugés d’une partie de la société israélienne, obnubilée par le terrorisme et empêtrée dans ses relations compliquées avec les Palestiniens. (A.K. et B.D.)
Et la mariée ferma la porte
MATALON Ronit