Dans le précédent ouvrage de Francis Huré (Nous ne faisons que passer, NB juillet 2005), Thomas, le narrateur, diplomate comme l’auteur, racontait sa vie de couple en évoquant Pauline son épouse disparue et leurs difficultés avec leur fille adoptive, Lucia. Dans celui-ci Thomas est seul, sa soeur vient de mourir ; la vieillesse est là avec son cortège d’interrogations sur le passé. Sa mémoire est-elle complètement sincère ? N’a-t-il pas modelé ses souvenirs pour moins souffrir ? Le décès de Pauline l’a désespéré, le suicide de Lucia l’a blessé et l’obsède. Rebelle depuis l’enfance, celle-ci a mené une vie marginale et ils ne se sont jamais compris. Thomas tente de l’écouter par delà la mort, mais refuse finalement d’ouvrir le « sac à souvenirs » qu’elle a laissé. À la fin de ce livre très introspectif, bien écrit mais un peu long parfois, le vieil homme retrouve la paix en acceptant que chacun ait sa propre vérité.
Et la peine est toujours là
HURÉ Francis